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samedi 4 juin 2016

"Dans les fôrets de Sibérie" : Les futurs Open-Villages?

"Recette du bonheur : une fenêtre sur le Baïkal, une table devant la fenêtre". Sylvain Tesson  est allé vivre en ermite 6 mois en Sibérie au bord du lac Baikal dans une cabane en bois. Il a tiré de cette expérience un livre touchant. Dans sa solitude glacée, il médite sur la condition humaine et sur l'avenir de nos sociétés contemporaines, avenir qu'il voit sombre à moins que par un grand mouvement d'exil hors des villes nous nous mettions tous en quête de plus grands espaces. "Si cela se trouve, nous finirons de plus en plus nombreux en cabane" écrit-il...
Voici un extrait où il parle de ce "nouveau monde" où les hommes "recréeraient des villages dans des clairières" pour se libérer de "l'administration".
"Youra vaque à ses occupations. Il ne regagnera jamais la ville. Sur l'île, il jouit des deux ingrédient nécessaires à la vie sans entraves: la solitude et l'immensité.
En ville, la foule humaine ne peut survivre qui si la loi met bon ordre à ses débordements et régule ses besoins. Quand les hommes se concentrent, l'administration naît. Equation vieille comme le premier hameau néolithique; elle s'illustre dans chaque parc humain. Pour l'ermite, la régence administrative commence lorsqu'on est deux. Elle porte alors le nom de mariage.

Les hommes des bois sont très sceptiques à l'égard des projets de "villes citoyennes", autogérées, sans prison ni police, où la liberté triomphante règnerait soudain parmi des foules devenues responsables. Ils voient dans ces utopies une antinomie grotesque. La ville est une inscription dans l'espace de la culture, de l'ordre et de leur fille naturelle, la coercition. Seul le recours aux étendues infinies et dépeuplées autorise une anarchie pacifiste dont la viabilité est fondée sur un principe très simple: contrairement à ce qui advient en ville, le danger de la vie dans les bois provient de la Nature et non de l'Homme. La loi du centre chargée de réglementer les relations entre les êtres humains peut donc s'affranchir de pénétrer jusqu'en ces lointains parages.

Rêvons un peu. On pourrait imaginer dans nos sociétés occidentales urbaines, comme à Pokoïniki ou à Zavarotnoe, de petits groupes de gens désirintérieureeux de fuir la marche du siècle. Lassés de peupler des villes surpeuplées dont la gouvernance implique la promulgation toujours plus abondante de règlements, haïssant l'hydre administrative, excédés par l'impatronisation des nouvelles technologies dans tous les champs de la vie quotidienne, pressentant les chaos sociaux et ethniques liés à l'accroissement des mégapoles, ils décideraient de quitter les zones urbaines pour regagner les bois. Ils recréeraient des villages dans des clairières, ouvertes au milieu des nefs. Ils s'inventeraient une nouvelle vie. Ce mouvement s'apparenteraient aux expériences hippies mais se nourrirait de motifs différents. Les hippies fuyaient un ordre qui les oppressait. Les néo-forestiers fuiront un désordre qui les démoralise. Les bois, eux, sont prêts à accueillir les hommes; ils ont l'habitude des éternels retours.

Pour parvenir au sentiment de liberté intérieure, il faut de l'espace à profusion et de la solitude. Il faut ajouter la maîtrise du temps, le silence total, l'âpreté de la vie et le côtoiement de la splendeur géographique. L'équation de ces conquêtes mène en cabane."








1 commentaire:

  1. Je plussoie ! Et dis oui à cela, le retour à la nature et la solitude, pour guérir de ces désordres que sont l'activité folle humaine, le désordre des energies, les non-sens qui tuent la vie, l'anarchie de l'ordre - c'est quand même fort ! - et la coupure avec la Terre, le vivant. Que chacun se plonge au moins une fois dans la solitude pour sentir enfin ce qu'est l'essentiel. Que chacun se plonge dans la fabrication de choses dont il aura l'usage dans son quotidien. On s'éloigne de l'essence, de la force de vie qui est en nous, dans cette folle course à la consommation sans sommation. On se tue, nous nous tuons. Alors soyons capables d'aller vers nous-même avant de construire une société en état'de marche, avant d'imaginer créer une société dirigée par des gens de paroles. Allons vers ce silence de la nature, en observant les sociétés animales et leur fonctionnement, les éléments, pour comprendre enfin comment nous unir et vivre ensemble. Nous n'y sommes pas...c'est à peine une ébauche. La révolution française n'a fait que changer le camp des méchants de coté...tout casser et recommencer les mêmes erreurs, c'est ce que nous faisons à chaque fois. C'est bien plus difficile d'accomplir l'exploit de changer soi-même, de l'intérieur. Allez, tous en cabane !!

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