Oui, je sais bien. Ça fait comme du sable dans la bouche. Un
sable lourd, épais, encore humide avec un arrière-goût fort comme une
stupéfaction et banal comme une répétition. Une espèce de retour de nausée qui
nous donne envie de chanter des chansons gaies pour faire genre « même pas
mal, même pas peur ». C’est un peu comme quand, enfant, on perd son chat,
son chien ou son hamster : on est dévasté mais on sait qu’au fond ce n’est
pas si grave, qu’on arrivera à oublier, qu’il y aura d’autres chats, d’autres
chiens, d’autres hamster. On pleure en même temps que l’on se regarde pleurer
et on trouve un certain réconfort à cette étrange dualité…